Les réseaux sociaux nous amènent à nous sentir vraiment mal à propos de qui nous sommes vraiment. Les neurosciences clarifient pourquoi – et nous permettent de riposter. Levi Jed Murphy couve devant l’appareil photo numérique. C’est un look puissant : des yeux bleu clair perçants, des pommettes saillantes, une zone des lèvres pleine et une mâchoire acérée comme un rasoir – ce qui, dit-il, lui a coûté environ 30 000 £. Murphy est un influenceur de Manchester au Royaume-Uni, avec de nombreux réseaux sociaux. S’exprimant sur sa méthode pour élargir ses fans, il dit que, si une image n’obtient pas une certaine quantité de « J’aime » dans un délai déterminé, elle est supprimée. Ses interventions chirurgicales ne sont qu’une méthode pour obtenir une validation rapide : « Être beau est important pour… les médias sociaux, simplement parce que j’aimerais clairement attirer une foule », dit-il. Sa connexion avec les réseaux sociaux est vraiment une manifestation étonnante des inquiétudes exprimées par le philosophe français Man Debord, dans sa fonction classique La société du spectacle (1967). L’interaction sociale est en train de passer de « avoir à apparaître – tout « avoir » doit désormais obtenir sa réputation instantanée ainsi que son plus grand objectif des performances », affirme-t-il. « Dans le même temps, toute la réalité individuelle est devenue interpersonnelle. » Debord a reconnu que les individus étaient de plus en plus assaillis par des forces interpersonnelles, une vision prémonitoire compte tenu de l’augmentation ultérieure des médias sociaux. Mais étant un théoricien politique écrivant dans les années 1960, Debord aurait pu avoir du mal à voir comment ce changement dans la direction des apparences pouvait affecter la psychologie et le bien-être des êtres humains, et pourquoi des gens comme Murphy pourraient vouloir prendre des mesures extrêmes. De nos jours, les réseaux sociaux sont impliqués dans une gamme de problèmes de santé psychologique. Un rapport de la Royal Society for General public Wellness en 2017 a établi un lien entre l’utilisation des médias sociaux et les troubles dépressifs, l’anxiété et la dépendance. Certains anciens influenceurs se sont tournés vers leurs plateformes et ont choisi de se concentrer sur les dangers de conserver une image de soi avec un petit achat dans la réalité. Dans le même temps, certains systèmes ont testé des modifications de style visant à protéger le bien-être des utilisateurs, agence web seo Lille telles que la limitation de la visibilité des « J’aime » sur la publication. Les problèmes liés aux réseaux sociaux sont devenus bien connus, mais les chercheurs n’ont pas encore élucidé les systèmes intellectuels particuliers qui décrivent le tribut que cela nécessite sur notre bien-être psychologique. Cependant, de nouvelles avancées en neurosciences computationnelles sont sur le point de faire la lumière sur cette question. L’architecture de certains systèmes de réseautage social prend la forme de ce que certains chercheurs appellent maintenant des « hyperstimulateurs » – des systèmes d’expédition électroniques mettant au défi des stimuli gratifiants et éventuellement addictifs. Selon une nouvelle idée de pointe en neuroscience connue sous le nom de traitement prédictif, les hyperstimulants peuvent interagir avec des systèmes cognitifs et affectifs particuliers pour produire exactement les types de résultats pathologiques que nous percevons de plus en plus aujourd’hui. La manipulation prédictive fait du cerveau un « moteur de prédiction » – quelque chose qui tente constamment de prédire les signaux sensoriels qu’il reçoit sur la planète, et de minimiser la disparité (connue sous le nom d’« erreur de prédiction ») entre ces prévisions et le signal entrant. Au fil du temps, de tels systèmes construisent un « modèle génératif », une compréhension organisée des régularités statistiques au sein de notre environnement qui est utilisée pour générer des prédictions. Ce modèle génératif est fondamentalement un type mental de notre monde, tel que chaque information immédiate et spécifique à une tâche, ainsi que des informations à plus long terme qui constituent notre histoire de sentiment de soi. Selon cette structure, les techniques prédictives minimisent les erreurs de prévision de 2 manières : soit elles mettent à jour la conception générative pour refléter plus précisément le monde, soit elles agissent de manière à mieux livrer le monde conformément à leur prédiction. De cette façon, le cerveau fait partie d’un programme prédictif incarné qui passe constamment du doute à la garantie. En réduisant les surprises potentiellement dommageables, il nous maintient en vie et correctement. Sur la base de l’image croissante du traitement prédictif, la cognition et l’impact sont des facteurs étroitement imbriqués du même système prédictif. Les erreurs de prévision ne sont pas simplement des points d’information à l’intérieur d’un système informatique. Au contraire, l’augmentation des erreurs de prédiction nous fait vraiment du mal, tandis que la résolution des erreurs conformément aux attentes nous fait du bien. Cela signifie que, en tant qu’organismes prédictifs, nous recherchons activement une erreur de prévision contrôlable – une incertitude contrôlable – parce que la résoudre nous procure une sensation de bien. La récente augmentation des ventes de produits de puzzle pendant le verrouillage de COVID-19 témoigne de la passion pour l’incertitude contrôlable. Ces émotions ont évolué pour nous aider à rester bien à l’écoute de l’environnement, nous aidant à trouver avec curiosité des stratégies innovantes et efficaces pour réussir, tout en évitant toute anxiété et tout désagrément qui accompagnent un doute incontrôlable. Cette relation énergique, récursive et ressentie avec l’atmosphère est vitale pour comprendre comment les médias sociaux pourraient nuire à notre bien-être mental, et pourquoi nous trouvons souvent si difficile de cesser de les utiliser.
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