Nul n'est prophète

Je ne sais combien de fois j’ai pu vivre cette scène. Chaque fois que je suis invité chez des amis et l’on me demande de ramener le pinard. J’en connais autant en oenologie qu’en physique quantique et que j’ai beaucoup de mal à faire un choix. Je reste genre pas mal de temps au supermarché à étudier toutes les bouteille. Je regarde le millésime, le nom de domaine, le cépage. Puis, en désespoir de cause, je prends un bordeaux au petit bonheur dont le prix n’est pas exorbitant : pas l’entrée de gamme mais pas un Montrachet Grand Cru non plus. En clair, beaucoup de temps perdu pour rien. Le mois dernier, cependant, j’ai décidé de pallier à cette lacune en suivant un cours d’oenologie à Montpellier. Je ne savais pas trop comment se déroulaient ces cours. J’appréhendais par dessus tout d’être le seul bizuth et de me coltiner des connaisseurs qui me regarderaient de haut. Mais au final, nous étions aussi bien des hommes et de femmes. Si certains s’y connaissaient visiblement, il y en avait de tous niveaux. Le cours était aussi très décontracté, bien plus que ce que j’avais imaginé. Je n’ai presque rien retenu du cours théorique, mais ce n’est pas grave. Je me suis rendu à ce cours, c’est pour apprendre quelques noms de vin réputés. Mais en fin de compte, j’ai découvert une chose bien plus importante : j’ai appris à apprécier réellement le rouge, et à découvrir quels types de vin me chatouillaient vraiment les papilles. Nous avons dégusté sept vinsdifférents, et chacun d’entre eux accompagné de fromages. Cette variété m’a permis de voir ce qui était le plus adapté pour mon palais. Depuis lors, quand je dois acheter un vin, je ne m’intéresse moins à sa célébrité que à des particularités que je veux y trouver. Avant, j’étais incapable d’apprécier. Je vous mets le lien vers mon cours d’oenologie, si vous manquez de tanins.:)

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