Il s’est passé un drame dans le monde du vin. De ces drames qui n’arrivent que très rarement, malgré les accidents climatiques que déplorent régulièrement les vignerons. Et même si le chauvinisme français croit souvent que le monde viticole s’arrête aux frontières hexagonales, cette catastrophe-là a sidéré la planète du vin tout entière. Ce mois d’octobre, les vignes de Californie ont brûlé. Enfin, pas tout à fait. Elles sont parfois même, dans les alentours, les seules rescapées de ces incendies qui ont tué quarante-deux personnes et détruit plus de 7 000 bâtiments ou maisons. Mais même si les vignes ne sont pas parties en cendres, ce qui a brûlé autour suffit pour aboutir à un résultat similaire. Commençons par savoir de quoi on parle : la Californie assure à elle seule 85 % de la production viticole américaine. Pour faire simple, ce berceau des vins du Nouveau Monde produit un style assez différent de nos standards européens : une sucrosité plus présente dans les vins rouges, un boisé plus marqué et plus crémeux dans les blancs, un fruité plus extraverti dans toutes les couleurs. On peut leur reprocher un caractère trop séducteur, ils ont l’avantage d’être immédiatement agréables au palais. La Californie sait aussi créer des vins complexes et ciselés, à des prix d’ailleurs équivalents aux grands crus bordelais et bourguignons. La plus belle région de production se situe au nord de San Francisco, le long de la côte, où le vent frais de l’océan Pacifique ralentit la maturité du raisin. Quatre zones de production se dégagent : ¬Mendocino et Sonoma près de la côte, Lake County et Napa dans les terres. Pour les premières, les brumes maritimes sont courantes et on retrouve des cépages qui apprécient les climats frais (le chardonnay, le sauvignon et le pinot noir). Dans la région de Carneros notamment, on trouve de bons effervescents.
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