Un drone ravitailleur


L’industriel américain de défense Lockheed Martin possède une division bien connue, la Skunk Works. Il s’agit en réalité d’un bureau d’études travaillant au développement de nouvelles technologies et de prototypes militaires. On lui doit les recherches menées sur les avions U-2, F-117 ou encore F-22. Aujourd’hui, Lockheed Martin fabrique le F-35 mais aussi le drone de reconnaissance RQ-170 Sentinel. Les informations au sujet de cet engin sont très peu nombreuses. Toujours est-il que Skunk Works travaille officiellement, d’après l’avionneur californien, sur le développement d’une version ravitailleur dans le cadre du programme unmanned carrier aviation air system (système aérien sans pilote sur porte-avions). L’avionneur a récemment publié des images de synthèse de l’engin. Celui-ci adopterait, comme le Sentinel, une architecture d’aile volante.

Celui-ci vise à fournir à l’US Navy un drone de ravitaillement (qui pourrait être nommée MQ-25 Stingray) pour améliorer l’allonge de ses chasseurs embarqués F/A-18 et F-35 et remplacer le Super Hornet qui est amené à servir de « nounou » actuellement. Pour le système aérien, qui est une des composantes du programme, plusieurs constructeurs aéronautiques se sont portés candidats. On retrouve bien évidemment les principaux à savoir Boeing (Phantom Ray), Lockheed Martin (Sea Ghost) et General Atomics (Sea Avenger). On notera l’absence de Northrop Grumman, qui bien que concepteur du X-47B, démonstrateur de drone de combat embarqué testé sur les porte-avions de la flotte américaine, a souhaité se retirer de la course du programme en octobre 2017.

Le drone X-47B lors d’une campagne de test sur le porte-avions USS Theodore Roosevelt en 2014 (© US NAVY)

Parmi les entreprises restantes, vol fouga magister Aix en Provence toutes disposent de solides compétences. Boeing et Lockheed sont rompues aux aéronefs opérants depuis le pont d’un porte-avions (Super Hornet et F-35). De son côté, General Atomics a acquis autant de renommée que d’expérience avec ses séries Predator et Reaper dont est issu son concept Sea Avenger (version navale de l’Avenger/Predator C). De même GA est le fabricant des nouvelles catapultes électromagnétiques de l’US Navy. Toutefois, selon le site américain Aviation Week, la compagnie ne souhaiterait pas construire un nouveau prototype (l’Avenger ayant déjà pris l’air dès 2009) avant d’avoir potentiellement décroché le contrat.

Pour l’instant, seul Boeing aurait déjà un prototype en état de vol. Une information à prendre au conditionnel du fait du secret entourant les programmes de drones actuels aux États-Unis. De même, les différents compétiteurs sont rentrés dans une phase de communication importante visant à promouvoir leur produit, les enjeux économiques étant gigantesques. La sélection finale est attendue à l’automne 2018 si le programme n’est pas reporté ni remodelé d’ici là*. La mise en service du drone est prévue pour 2021


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