Dans le vide


Quand j’ai déclaré à ma famille que je comptais exécuter un vol en parachute, tout le monde a cru que l’idée passerait à l’as comme tant d’autres. Sauf qu’elle n’est pas passée. Elle n’a fait que croître avec le temps. Je crois qu’il ne sert à rien de résister aux idées qui s’incrustent. Les contrarier, c’est le meilleur moyen d’être malheureux. Il y a de cela quelques jours, j’ai donc fini par passer à l’acte : j’ai effectué mon premier saut. Pour cela, je me suis rendu dans un aérodrome dans le Languedoc-Roussillon où j’ai fait la connaissance de mon instructeur : Samuel. Etant donné qu’on avait grosse modo le même âge, on s’est tutoyé d’emblée. Samuel m’a donné les instructions à respecter lors de la chute : menton en l’air, jambes pliées puis bras écartés. Après ce court briefing, nous avons passé nos harnais et nous avons rejoint l’avion (un petit Cessna). Trois minutes plus tard, l’appareil quittait la piste, direction les 4000 mètres. Il y en avait pour 30 minutes d’attente. Ce qui est très long. Si vous n’avez jamais volé sur ce genre d’avion, il faut savoir que le vol ne ressemble absolument pas à un vol sur A330. La porte droite, par exemple, se bornait dans ce cas à un humble rideau de plastique fixé à la va-vite. Il n’y avait pas même de siège (nous étions assis à même le sol) et l’avion était secoué par des trous d’air toutes les 10 secondes. Après une trentaine de minutes de vol, j’étais presque impatient d’y aller. Mon moniteur a amarré mon harnais au sien et a ouvert la « porte ». Nous nous sommes retrouvés face au vide immense. Prudemment, j’ai pris position, mes jambes sous l’avion et la tête en arrière (comme Samuel me l’avait demandé) et attendu patiemment que celui-ci se lance. Heureusement, je n’ai pas eu à attendre longtemps. A peine quelques secondes plus tard, Samuel se lançait dans le vide, avec moi attaché à lui. Durant les premières secondes, j’ai eu du mal à distinguer ce qui était en haut et en bas, mais pour finir, on s’est stabilisés. Et là, toute la beauté du monde m’est apparue d’un coup, m’a frappé comme une gifle. J’avais le visage déformé par la vitesse et mes veines n’étaient plus que des torrents d’adrénaline… Fabuleux. Malheureusement, le moment était très bref (moins d’une minute), et le parachute s’est ouvert subitement. Cette remontée subite m’a donné un début de nausée. Mais ce n’était pas encore fini. J’ai pris les commandes du parachute et me suis amusé à aller à gauche et à droite, à passer à travers un nuage… A l’approche du sol, Samuel a voulu reprendre les commandes et nous a faits atterrir en douceur sur le tarmac. Si vous envisagez vous aussi de vous jeter dans le vide, voici la page où j’ai trouvé mon saut. Mais attention : l’expérience avant la chute n’est pas de tout repos ! Retrouvez toutes les infos sur cette expérience de saut en parachute à Péronne en suivant le lien.


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